Ne vous fiez pas toujours à ce que vous pouvez lire sur les blogs. Nous autres, blogueuses, choisissons scrupuleusement les moments que nous décidons de vous montrer. Tout n’est pas que paillettes et arc-en-ciel, ce que nous vous montrons est certes la vraie vie, mais avec filtres. Parfois, je recadre une photo Instagram pour qu’on ne voit que le « beau », et pas le bazar qu’il y a à côté. Parfois, on passe une journée bien pourrie, mais je ne vous raconterai que LE joli moment de la journée. Parfois, on décide de voir le verre à moitié plein alors qu’il aurait tendance à être plutôt à moitié vide. Ces derniers mois, je vous ai volontairement caché les moments difficiles que nous vivions avec Little S. Parce que cela relève de l’intime, de notre vie privée. Parce que, aussi paradoxal que cela puisse paraître, je dévoile peu de « nous » sur le blog, je garde notre jardin secret… Mais, maintenant que les moments difficiles semblent être derrière nous, j’avais envie de vous en parler… De vous raconter ces moments qui parfois, gâchaient nos beaux instants en famille.
Little S. a un caractère très difficile. Il est extrêmement sensible, et a toujours eu du mal à maîtriser sa frustration. Des pleurs, des cris, et pendant tout l’été ce trop plein d’émotions s’est transformé en de véritables colères que ni moi, ni son père, ni personne n’arrivions à maîtriser. Un rien pouvait le faire exploser, et pendant ces moments de crises, nous avions comme l’impression qu’il était possédé. Son regard changeait, il pleurait, s’affolait, hurlait même… On avait tout essayé : être fermes, être stricts, être câlins, être bavards, être indifférents… Rien n’y faisait, pendant les moments de crises qui pouvaient durer plusieurs dizaines de minutes, lui et lui seul pouvait se calmer. Et je vous assure que de voir son enfant pleurer de frustration sans rien pouvoir faire est un peu désarmant… Outre les crises, Little S. pouvait pleurnicher pour un rien et avait sans cesse besoin d’être rassuré. Il a 4 ans presque et demi, et jusqu’à il y a encore 2 mois, il se réveillait TOUTES les nuits une à plusieurs fois pour venir devant ma chambre me dire qu’il m’aimait, pour me demander s’il pouvait venir me faire un câlin ou pour me raconter une anecdote de sa journée. Les réveils n’étaient évidemment qu’avec moi : quand c’était son père qui lui répondait au milieu de la nuit, il lui disait « toi je te parle pas Papa. Je parle à MAMAN ». Et lorsqu’il dormait chez mes parents, jamais il ne se réveillait…
Depuis toujours, nous parlons énormément à la maison. Aussi, lorsque nous sentons que Little S. est triste ou lorsqu’il pique une colère, nous attendons qu’il se calme pour s’expliquer avec lui. Nous parlons beaucoup, nous revenons toujours sur tous les incidents, avec calme. Mais être parents, ce n’est pas tout rose… Et autant vous dire que les nuits écourtées depuis la naissance de Little S., l’incapacité pour l’aider à maîtriser ses émotions, un voyage au Japon certes magnifique mais par moments gâché par l’attitude de Little S…, l’impression que le comportement de Little S. faisait la pluie et le beau temps dans notre famille, que tout tournait autour de lui… Tout ça nous a poussé à bout. Et il y a eu LA crise de trop. Celle qui dure trop longtemps, celle où on aurait pu déraper. Celle où on se dit, « on a loupé quelque chose ». Celle où on s’interroge, « on a essayé d’être gentils, de l’aider, de l’accompagner. Où est-ce qu’on s’est loupé ? ». Celle où on craque… Et celle où on décide de se faire accompagner par quelqu’un de beaucoup plus compétent que nous.
Ce jour-là, il y a eu un déclic. Je ne sais pas si c’est chez nous, chez lui, mais ce jour-là, quelque chose a changé. Nous avons expliqué, une fois de plus, à Little S. que Papa et Maman l’aimaient très fort, et qu’ils voulaient qu’il arrête de pleurer pour un oui, pour un non. Que faire des crises, ça nous rendait tristes, mais plus encore, ça LE rendait malheureux. On lui a demandé s’il voulait arrêter de faire des colères, il nous a dit oui. On lui a alors expliqué qu’on irait voir un docteur qui allait lui apprendre à arrêter de faire des crises. Il nous a demandé de l’emmener là, maintenant, tout de suite… On lui a expliqué que ça allait prendre un peu de temps pour trouver le bon docteur, mais qu’on irait.
Ce jour-là, c’était à la fin du mois d’août. On s’était laissés quelques jours, jusqu’à la rentrée scolaire, pour se mettre à chercher un pédopsychiatre spécialisé dans les enfants hypersensibles. Nous savions précisément quel type de spécialiste nous devions voir (je ne rentre pas dans les détails, mais l’hypersensibilité de Little S. est héréditaire), et voulions prendre le temps de correctement le choisir. Et puis, la veille de la rentrée scolaire, Little S., avec son sourire angélique, est venu me voir et m’a dit : « Maman, tu sais, on peut décider et choisir les choses. Moi, j’ai choisi d’être sage et de ne plus faire de crises et de colères. C’est vrai, hein, Maman ».
Sur le coup, j’ai cru que c’étaient des paroles en l’air. Un peu lorsqu’après une grosse colère il vient nous voir en nous disant qu’il a fait une bêtise et qu’il ne la refera plus. Mais c’était réellement une bonne résolution… Le petit bonhomme a changé, a grandi. Les crises et les colères ont disparu de notre quotidien. Au début, on a compté… Une semaine sans crise, un mois, un mois et demi, tu y crois toi ? Aujourd’hui, on sait que notre petit bonhomme prend beaucoup sur lui. Il parvient maintenant à maîtriser ses émotions. Il accepte de mieux en mieux la frustration. Evidemment, il continue à parfois chouiner pour un rien. Mais comparé à avant, ce n’est rien. Et puis surtout : je dors la nuit. Il y a quelques rechutes, mais dans l’ensemble, Little S. fait des nuits complètes et bientôt 4 ans et demi après sa naissance : je savoure.
Pour l’instant, nous avons mis en stand-by le rendez-vous avec un pédopsychiatre. Nous ne sentons plus le besoin de nous faire accompagner, pour l’instant nous avons l’impression que tout va mieux, pour Little S. comme pour nous. Mais nous savons que nous marchons sur un fil, que tout peut basculer du jour au lendemain… A suivre, donc.
Merci à mon beau-frère pour les photos.
Bonjour,
Pas de blog de mon côté bien que plutôt « geek » sur les thématiques enfants comme votre blog ( mais pas du tout sur les forums en revanche ) je viens de lire votre article.Et bien bravo c’est vrai que tout semble semble rose lorsque l’on lit les témoignages de blogueuses comme vous, même si on sait que ce n’est pas toujours ça, c’est facile pour nous, « communs des mortels » d’avoir l’impression que votre vie à toutes est géniale avec plein de sortie plein d’activites géniales etc. bravo d’avoir tenu avec votre petit bout pour les crises qui est très mignon d’ailleurs, le miens a deux ans et son petit frère trois mois et demi, comme vous dites, tout peut arriver du jour au lendemain, les nôtres sont plutôt calmes et gentils mais je sais très bien que ça ne veut rien dire et que ça peut changer bref bravo d’avoir persévéré. Ça vaut ce que ça vaut, on ne sait jamais mais si vous aviez besoin de quelque chose ou d’une autre maman pour tester des jeux ou autres activités pour enfant je suis disponible en ce moment. Excellente journée, Et bon week-end!
Laetitia
Merci beaucoup pour votre message Laetitia !
Notre ainé nous a fait des colères monstrueuses pendant deux ans. En grandissant, elles se sont espacées pour à peu prêt disparaitre vers 4 ans.
Aujourd’hui, c’est son petit frère qui prend le relais. Comme toi, nous essayons différentes méthodes, parfois ça marche, d’autres fois non, et nous parlons avec lui une fois la tempête terminée. On voit bien qu’il n’arrive pas à gérer ses émotions et la première chose qu’il fait quand il réussit à se calmer, c’est un énorme câlin.
Je ne connais pas la solution, nous ne l’avons pas trouvé pour notre ainé mais nous continuons à la chercher…
Comme quoi, c’est une période « qui passe »… Mais vraiment pas évidente ! Courage avec le petit frère. Je pense que le dialogue est primordial !
Et bien vous avez de la chance que ces crises se soient arrêtées, malgré toutes nos tentatives, visites en tous genre du pédopsychiatre au marchand de grigris, notre aîné reste extrêmement difficile à gérer avec une tolérance zéro à la frustration et beaucoup de violence…
De mon côté, j’avais trouvé de bonnes idées pour améliorer les choses en lisant le livre « Parler pour que les enfants écoutent ». Tout n’est pas bon à prendre, il faut juste piocher des idées et ne pas faire attention à l’écriture (c’est mal traduit de l’américain ;-))…mais franchement de bonnes astuces concrètes pour communiquer chez les enfants et notamment gérer la frustration.
Ah je vais regarder ça.
Courage à vous ! Avez-vous tenté plusieurs pédopsychiatres ? Chacun a sa « méthode », peut-être votre ainé ne s’est-il pas encore senti en confiance ? Je vous souhaite que ça s’arrange vite.
Bonjour, merci pour cet article ! Mon petit garçon de 5 ans et demi est pareil… Peut-être moins colérique, mais chouineur pour un oui pour un non et réellement hypersensible (chez nous aussi, il y a de l’hérédité). Ca m’intéresserait que tu puisses me dire quels ont été les critères de choix pour le pédopsychiatre? A vrai dire, pour le moment, on n’y a jamais vraiment songé mais ton témoignage me donne envie de me pencher sur la question…l’important étant bien sûr qu’il trouve plus de confort et de confiance en lui pour que cette hypersensibilité ne lui « gâche » plus la vie.
Merci pour ton aide,
Bonne journée, Julia
Le pédopsy, nous ne l’avons finalement pas beaucoup cherché ! Mais surtout, nous ne voulions pas le trouver « dans l’annuaire », nous voulions des recommandations de personnes dans le même cas que nous. Pas un pédopsy pour « enfants difficiles », mais plutôt un ayant l’habitude de travailler avec des enfants hypersensibles / précoces.
Je pense que lorsqu’on est face à un mur et qu’on ne sait plus quoi faire, l’aide d’un professionnel devient essentielle. A condition de trouver LA bonne personne.
Bon courage !
Je suis pour vous ,ça doit être un vrai soulagement pour lui et pour vous.
Oh oui, mais ce n’est pas encore gagné. Pourvu que ça dure.
C’est un début Je croise les doigts pour vous .
Mon petit garçon a un ted (autisme infantile léger) ,il fait des crises de frustrations ou de désorganisation.Ca ne dure jamais longtemps et c’est moins fréquent qu’avant mais j’ai toujours le stress quand on prévoit quelque chose ou la moindre sortie.
Avec le temps tout ira mieux.bon courage!!
Oh bon courage à toi aussi! Bises
Merci pour ton article….et bravo de tenir malgré la fatigue qui doit faire partie du quotidien mais qui n’est quand meme pas un etat qui doit perdurer. Je me retrouve dans ce que tu racontes, notre ainee de 2.5 ans fait pas mal de crises.. et notre petit de 1an se reveille presque toutes les nuits. Depuis 1 an le manque de sommeil devient critique et a des repercussions sur la sante ! Courage et je souhaite que cela soit plus calme pour vous maintenant ! A bientot Alix
Finalement, on s’habitue à être fatigués et à ne pas faire de nuits complètes. Ca devient presque bizarre lorsqu’on dort 8h d’affilée sans être réveillés
Courage Alix ! Bises
J’espère que la séreinité va perdurer. Les enfants sont surprenants et d’une phase à l’autre beaucoup de choses peuvent changer. Et nous on reste un peu surpris et étonnés d’etre passés à autre chose.
Je ne sais pas si ma grande est hyper-sensible mais entre crises récurrentes, réveils puis terreurs nocturnes je dois bien avouer qu’elle a souvent mis notre forme et nos nerfs à rude épreuve. Aujourd’hui, cela va mieux même si à quasi 6 ans elle fait encore des crises inconsolables de temps en temps. Mais l’école, le fait qu’ils vivent leur vie à eux, ça aide aussi je trouve. Ils grandissent.
Des bises.
Oui c’est clair, je trouve aussi que l’école aide énormément.
J’espère vraiment que cette période va durer… Après, rien n’est gagné, ce week-end par exemple on sentait que ça pouvait basculer d’un moment à un autre.
Pas facile d’être parents !
Bisous
Oh oui la frustration, c’est vraiment dur de les aider à la gérer, je suis très heureuse pour vous ! <3
Oh que oui !
Merci Sophie. Pourvu que ça dure et que ces crises et colères soient définitivement de l’histoire ancienne.
Avec T-Biscuit, c’est toujours parce qu’il y a eu des périodes de mieux que nous avons repoussé la visite chez le pédopsy et finalement, à 12 ans 1/2, il ne l’a jamais vu. Pourtant, il y a peu de temps, je lui ai reproposé car s’il ne fait plus de crises comme quand il était petit (le plus dur a été de 2 à 5 ans avec une grosse rechute à 7 ans), il se gâche la vie et accessoirement bousille parfois l’ambiance familiale pour des choses qui nous paraissent des bêtises mais qui à ses yeux sont de haute importance.
En tout cas, je vois que Little S est aussi sympa dans ses mots avec son père que Chichi et T-Biscuit quand il était petit 😉 Ha les garçons et leur maman …
Je croise les doigts pour qu’il n’y ait pas de rechute. Je sais à quel point c’est dur de se sentir impuissants.
Courage ! L’adolescence ne doit pas être évidente… Un pédopsy pourrait en effet l’aider à extérioriser le mal être qu’il pourrait avoir !
Ah ah ah, oui sympa les garçons…
Merci Anabel.
Ouistiti est aussi dans l’hypersensibilité et sa première rentrée scolaire n’a pas été des plus faciles.
On est dans la réflexion de voir un pedopsy que nous a conseillé son pédiatre.
Depuis quelques temps, ça va mieux mais on a des retours en arrière encore régulièrement. Et je ne fais toujours pas mes nuits…
En tout cas, c’est chouette (et rassurant) de voir que les choses peuvent évoluer vers l’amélioration 😉
Bisous
Courage ! J’imagine qu’avec la grossesse et la future arrivée du bébé, Ouistiti doit être un peu perdu.
Oh oui bien sûr, ça s’améliore !!! Pourvu que ça dure maintenant.
Bisous
Les colères c’est compliqué en effet… Ma puce en faisait aussi mais concernant un seul sujet : le choix des vêtements… J’ai eu l’impression de tout essayer pour que le moment de s’habiller se passe bien mais à chaque fois ça dérapait… Pour le coup, c’est grâce à notre grand voyage que les crises ont cessé… Peu de choix dans la valise ? Plus d’attention des parents ? Les petites histoires racontées parlant de colère ? Je ne sais pas vraiment mais ouf ! Pourvu que ça dure ! Je vous souhaite aussi que la phase soit passée….On se sent si impuissants dans ces moments-là !
Oh c’est marrant ça, que les colères s’extériorisent que sur ce sujet là ! Les petites filles et leur apparence
Tant mieux si c’est passé. Je vous souhaite que ce soit définitif !
Merci pour ton message.
J »ai la boule au ventre en lisant ton article. Je reconnais parfois mon fils dans ses mots. J’espère que tout ira mieux maintenant.
Merci copine !
Je me retrouve dans ton article et ca fait du bien de voir que ce que nous vivons peut être similaire ailleurs ! Notre fils de 4 ans et demi fait des crises de colère depuis qu’il a 1 an…il se claquait la tête sur le sol de rage alors qu’il ne marchait pas encore…nous étions désarmés et comme toi nous avons tout tenté…jusqu’à finalement consulter un pedopsy et une psychomotricienne…5 séances pour nous dire que Victor est tout à fait normal mais il ne supporte pas la frustration et est hyper sensible…
aujourd’hui il a 4 ans et demi et met des mots sur ses colères, il tape dans les murs et hurle mais finit par se calmer seul et venir chercher des calins ensuite…c’est une étape apparemment necessaire pour lui en attendant de gérer mieux ses sentiments..
Ce n’est pas facile tous les jours car des fois les gens autour de nous ne comprenne pas son comportement mais il est aussi débordant d’énergie et curieux de tout et cela en fait un petit garçon très interessant et attachant…
je suis contente de lire ton article car on a toujours l’impression que tout va parfaitement ailleurs…
Merci
Bonsoir Séverine,
Ohlala, j’imagine comme tu dois te sentir tellement désarmée quand tu vois ton enfant se claquer la tête par terre ou taper dans les murs. Je pense aussi qu’en grandissant ça va mieux, ils peuvent mettre des mots et expliquer ce qui ne va pas. Je te comprends tellement, courage à toi !
Eliot est plus petit que S mais je le retrouve dans bcp de choses que tu dis et les prochains mois/années me font peur. Je n’ai jamais connu ça avec A qui ne fait pas de crises ou de colère. E c’est différent et depuis toujours. au moment même ou je t’écris il est devant la porte d’entrée a hurler et taper par terre mais je ne peux pas l’approcher dans ces moments la. seul lui se calme, comme tu le dis pour S. Il doit pleurer et faire ses crises 80% de la journée. heureusement on a eu un peu de répit en vacances mais la ça repart de plus belle. ce que je déteste aussi c’est qu’il frappe et s’énerve beaucoup sur son grand frère qui est une crème et qui a bien de la patience avec lui. Enfin bref, on verra bien ce que l’avenir nous réserve. pour le moment personne n’a le droit de le toucher ou de lui parler à part son père, moi et la dame de la crèche ! sinon il donne des coups vers la personne et dit non !!!! je suis contente pour vous en tout cas et j’espère que tout ça est bien derrière vous, bisous !!
C’est peut-être aussi l’effet 2ème, ce n’est pas une place facile d’autant plus lorsque le premier est particulièrement « facile » comme A ou M. Je ne savais pas qu’E. était comme ça, j’imagine que vous devez vous sentir aussi perdus lorsqu’il se tape la tête par terre ou hurle ! Courage copine. E. est aussi dans son terrible 2 donc ça ne doit rien arranger ! Des bisous !