Et puis leur dire.

Pas de « ma semaine en images » aujourd’hui, car le coeur n’y est pas. L’HORREURLE CAUCHEMAR. Mon frère, mon amie, mon mari, ils auraient pu être sur une terrasse du 11ème, dans une salle de concert, à un match de foot, ce vendredi 13 au soir. Ca aurait pu être vous, ça aurait pu être nous, ça aurait pu être eux…

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Avec mon mari, nous nous sommes interrogés. Faut-il en parler à nos enfants ? A 5 ans et à 3 ans, ils n’ont pas à subir tout cela. Ils sont petits, ils vivent dans un monde fait de paillettes, de bisounours et de licornes. Mais, nous ne voulions pas non plus leur cacher. D’autant qu’à l’école, ils vont entendre « des choses » dans la cour de récréation. Alors, avec des mots simples et adaptés à leurs âges, on leur a expliqué. On leur a dit ce qu’il s’était passé, et pourquoi on n’irait pas à Paris samedi, comme prévu. Je ne sais pas si nous avons bien fait, je ne sais pas si nous avons employé les mots qu’il faut. Mais nous avons essayé, et ils ont compris que quelque chose de grave était arrivé.

 » – Des « méchants » étaient à Paris, vendredi. Avec de grosses armes, ils ont attaqué des groupes de personnes qui étaient au restaurant, dans une salle de concert, à un match de foot. Beaucoup de « gentils » sont allés au ciel, et beaucoup sont blessés. Les pompiers et les ambulanciers s’occupent d’eux. Et, mes chéris, il ne faut pas avoir peur. Car la police recherche les méchants.
– (Choupette) Il y a beaucoup de gens qui sont allés au ciel ? Et qui sont blessés ? 
– Oui ma puce. 100, tu sais que c’est beaucoup. Et bien, il y a eu plus que 100 personnes au ciel, et 100 blessés. 
– (Choupette) Oh… Et les méchants, ils sont beaucoup ? 
– Non ma puce. Ils étaient 8. Mais ces 8 là, ils ne peuvent plus faire de mal à personne maintenant. La police cherche leurs « amis ».
– (Choupette) D’accord. La police va les retrouver. 

– (Little S.) Moi aussi j’ai un pistolet, pour attaquer les méchants ! Je vais prendre mon pistolet à eau, et je vais faire PLOUF. »

On leur a demandé s’ils avaient peur, ils nous ont dit que non. On leur a demandé s’ils avaient des questions, ils nous ont dit que non. On leur a expliqué que ce qui s’était passé s’appelait un attentat. On leur a dit qu’ils pouvaient nous en reparler, s’ils le souhaitaient. Ils nous ont dit « d’accord ».
Et, ils sont retournés jouer.

Que j’aime l’innocence des enfants. Ils écoutent, ils comprennent (du moins, Choupette), ils posent des questions, puis, ils continuent de vivre. Je rêve d’un monde meilleur, je rêve de pouvoir, comme eux, dire que non, je n’ai pas peur. Mais nous n’allons pas arrêter de vivre, nous allons continuer à sortir, à profiter, à rire, à sourire. Pour eux. Pour tous ceux qui sont tombés. Pour tous ceux qui sont touchés.

Demain, le blog reprendra du service.

De grosses pensées pour mes amis, mes connaissances, et tous ces inconnus qui ont perdu un proche vendredi.

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3 Comments

  1. Lorelei 15 novembre 2015

    très joli texte…
    rien à ajouter…ah si, des bisous!

    Répondre
  2. anais 18 novembre 2015

    <3

    Répondre
  3. […] heures passées devant la télévision, l’iPhone dans la main à remonter mon fil twitter… L’angoisse, la peur, le choc. 8 jours plus tard, nous avons eu ce besoin d’aller « là-bas » avec […]

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